L’acte d’écrire stimule et fait intervenir des zones spécifiques du cerveau, différentes de celles activées lorsqu’on tape sur un clavier. Lorsqu’un enfant apprend à
écrire, il active un réseau neuronal qui lie les zones du langage et de la pensée avec la motricité fine de la main. De plus, cela développe la créativité.
L’apprentissage de l’écriture a un effet sur les compétences de lecture. En effet, le fait d’écrire manuellement permet à l’enfant de mieux appréhender la forme des
lettres. Le cerveau relie le mouvement physique de l’écriture d’une lettre à sa signification tandis que le fait de taper une lettre sur un clavier ne renvoie pas à la lettre mais à l’action de
pousser sur une touche.
Aujourd’hui, beaucoup d’enfants, adolescents ou adultes n’ont plus l’habitude d’écrire et peuvent se situer en zone de dysgraphie.
Quels sont les signes d’alerte de la dysgraphie ?
Moyen d’expression et de communication, l’apprentissage et l’acquisition de la lecture et de l’écriture sont des étapes fondamentales dans la vie scolaire d’un enfant.
Cependant, l’apprentissage de l’écriture peut se révéler difficile pour des raisons diverses telles que la maturité, la perception du schéma corporel, la posture, la tenue du crayon…
La dysgraphie est définie comme étant un « trouble graphique s’exprimant au niveau des composantes spatiales de l’écriture sans atteintes des structures morphosyntaxiques. Chez l’enfant qui ne présente ni trouble neurologique ni déficit intellectuel et dont la scolarité a été normale, elle est souvent liée à une organisation spatiale déficiente (…) » https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/dysgraphie/27135
Premièrement, comment peut-on reconnaître et détecter les signes de la dysgraphie chez l’enfant ou l’adolescent ?
· Une écriture excessivement lente ou à l’inverse très rapide et impulsive.
· Une écriture illisible ou peu précise : l’enfant colle les lettres, les juxtapose, …
· Une écriture très désordonnée : il ne parvient pas à visualiser la totalité de la page et écrit en dehors des lignes, fait danser ses mots.
· Une difficulté ou une incapacité à reproduire certaines formes.
· Une crispation ou une mauvaise tenue de l’outil graphique : l’enfant peut avoir une pression trop forte et même ressentir des douleurs dans la main ou le poignet (ex : poignet rigide).
· Un problème de latéralité ou de perception de son schéma corporel : l’enfant confond fréquemment la gauche et la droite ou au-dessus et en dessous.
· Une mauvaise posture lors de l’écriture qui se traduit par des douleurs.
· Une anxiété face à l’écriture, une phobie scolaire, ...
Concrètement, comment faire pour améliorer l’écriture de mon enfant ?
Consulter un graphothérapeute qui pourra effectuer un bilan graphomoteur et poser un premier diagnostic. On va écouter et comprendre les difficultés rencontrées par les enfants et l’inquiétude des parents.
On va comprendre l’histoire de l’enfant et ses particularités.
On va lui faire passer des tests spécifiques et personnalisés en fonction de son âge.
On va peut-être déceler d’éventuelles autres difficultés que l’écriture, l’approche sera donc multidimensionnelle et l’enfant sera réorienté vers un autre professionnel (orthoptiste,
orthophoniste, neuropsy...).
Un plan d’accompagnement en rééducation en écriture est proposé ensuite.
Les objectifs sont de retrouver le plaisir d’écrire, de se sentir mieux à l’école dans les apprentissages, d’arriver à suivre durant les dictées ou les copies, de ne plus être en échec, de
pouvoir se relire et être lu par un adulte en ayant une écriture plus souple avec des lettres bien formées, avoir une bonne tenue de ligne.
L’accompagnement individualisé se fait à partir de jeux, d’activités manuelles et créatives, de manipulation sur différents supports. Les séances seront hebdomadaires et de petits exercices seront donnés à la fin des séances pour refaire à la maison. Ce travail est essentiel pour favoriser l’amélioration.
Le suivi est personnalisé car chaque enfant, chaque ado est différent.
Quels conseils supplémentaires pour engager des réussites :
· Dialoguer avec l’enseignant de votre enfant : dans la mesure du possible, il pourra adapter les cours en fonction des difficultés de votre enfant. (privilégier l’oral, diminuer les exercices écrits, laisser du temps supplémentaire…)
· Réaliser des jeux ludiques avec votre enfant pour manipuler ou travailler la mémoire. (ex : Memory des formes)
· Acheter ou emprunter des livres pour le plaisir de lire et penser que l’enfant puisse bien distinguer les lettres, le faire copier de petits textes à la maison, des petites listes.
· Pratiquer la lecture à haute voix pour associer positivement la lecture et l’écriture.
· Effectuer des exercices de relaxation avec votre enfant pour le poser (sophrologie, méditation…), écouter de la musique douce.
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